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DE TOMASO MANGUSTA 1969 - Version Européenne 4, 7 litres 305 ch. [TROP TARD, VENDUE]

Alejandro De Tomaso fut d'abord un pilote et un constructeur d'automobiles de course : Formule Junior (y compris sous la marque Isis), Formule 2, Formule 1...ses réalisations furent nombreuses et remarquées dans les années 50 et 60 ; c'est de cette expérience qu'il tira son inspiration pour les GT ultra sportives qu'il créa. Ce fut un constructeur visionnaire, adulé par certains, qui voyaient en lui un rival sérieux d'Enzo Ferrari et de Ferruccio Lamborghini.

De Tomaso Formule 1 à Monza en 1962 (avec un intéressant moteur flat-8, peut-être issu de deux moteurs Osca 4 cylidnres).

En effet, avec la Vallelunga, en Octobre 1963, il introduisait une des deux premières GT de route à moteur central, René Bonnet offrant presque au même moment la fameuse "Djet" à châssis poutre, version routière de la Djet à châssis tubulaires vue pour la première fois au Mans 1962. Cette anticipation - avant même la Miura et la Ferrari Dino - de ce qui allait devenir la structure de référence des grandes sportives fut un coup de maître. Cette berlinette déjà très aboutie n'allait connaître qu'une production très réduite de 50 exemplaires environ, avidement recherchés aujourd'hui. Elle possédait déjà un châssis à poutre centrale.

De Tomaso Vallelunga 1963 : une marque est née, avec ce modèle diablement séduisant, d'une esthétique raffinée à l'italienne.

(Photo tirée du site De Tomaso France, Stephane Poux Automobiles).

Mais la Vallelunga, si elle devançait la concurrence de plusieurs longueurs, restait modeste dans sa motorisation (un 4 cylindres Ford 1600). C'est avec la Mangusta que De Tomaso allait concrétiser sa vision de la GT ultra sportive : un moteur V8 Ford de 4,7 litres et une boite ZF empruntés ... à la Ford GT40, et encore une fois un châssis-poutre simple et efficace, utilisant le groupe motopropulseur comme élément structurel, la voiture était bien née par sa conception. Mais le plus sidérant fut le coup de tonnerre de son dessin à la fois avant-gardiste et d'une inspiration artistique exceptionnelle.

Il n'est pas exagéré de dire que la De Tomaso Mangusta est l'une des plus belles automobiles du XXème siècle. Son dessin d'une pureté géniale, une révolution en 1966, est signé du maître Giorgetto Giugiaro (qui venait de quitter la direction de Bertone).

Révolutionnaire, la Mangusta l'était certes, inventant un nouveau langage esthétique. Mais surtout, elle est d'une beauté suprême, intimidante ; rarement le traitement du métal aura été aussi évocateur, combinant des lignes d'une netteté acérée avec des courbes tendues par une énergie qui semble sourdre de toute la machine. Du fait des porte-à-faux très réduits, et de la présence aux angles du volume, des quatre roues chaussées de pneus volumineux de l'époque, la voiture semble s'accroupir avant de bondir, muscles bandés comme ceux d'une bête sauvage menaçante. Cette force contenue confère une présence rare, unique à cette véritable œuvre de sculpteur.

La Mangusta est aujourd'hui reconnue non seulement comme une GT Classique Italienne de haute volée, mais aussi, ce qui est plus rare  comme une œuvre d'Art Automobile, par son style exceptionnel et par le fait qu'elle était réalisée à la main, par des artisans hautement qualifiés... Un talent admirable, quasiment en voie de disparition aujourd'hui. Si l'on observe la forme de cette berlinette racée, en la comparant aux formes des Gt modernes, on s'aperçoit de l'immense fossé qui s'est creusé entre ces véritables sculptures mécaniques de l'âge d'or des Grand Tourisme, et les massives carrosseries actuelles, bulbeuses, alourdies de moulures, de calandres épaisses, de feux à diodes, de baguettes inutiles... La tension du métal est ici palpable, sensuelle et la pureté de la ligne est inscrite dans l'éternité.

Le propriétaire français de cette Mangusta (à gauche) a préparé son V8 Ford Cobra jusqu'à en tirer plus de 550 chevaux. A droite, la ligne admirable de cette GT la classe dans les monuments historiques automobiles.

Notre De Tomaso Magusta est un des rares (environ 150) exemplaires Européens, disposant de la boîte mécanique ZF et du moteur 4,7L de la Ford GT40 alignée au Mans, en version plus civilisée bien sûr. Elle bénéficie en outre de l'option Air Conditionné. Finie en rouge vif sur sellerie en cuir noir, c'est une voiture qui saisit d'étonnement les passants dans la rue, même ceux qui ne s'intéressent guère à l'automobile. 

La De Tomaso Mangusta que nous vendons est en bon état général d'origine. Elle n'a que très peu roulé pendant ces vingt dernières années, comme l'indique son dossier, et nécessite donc une bonne révision d'ensemble pour être utilisable en bonne sécurité. Cependant tout fonctionne correctement, le moteur tourne parfaitement (carburateur changé neuf, pompe à eau neuve, etc.) ; boîte de vitesses et embrayage (MC remplacé) sont excellents ; freins très convenables en bon état ; électricité tout est opérationnel ; les pneus sont impérativement à remplacer pour rouler (très anciens, voire ceux d'origine ?) . A signaler aussi aussi un plancher comportant une petite surface de tôle corrodée à remplacer, ainsi que deux traces de corrosion inhabituelles sur le dessus du capot avant (coulures dans le garage où elle résidait probablement).

L'intérieur est d'origine en cuir noir; une remise en forme des assises des sièges pourrait l'améliorer notablement, car le temps a quand même fait son travail ; châssis, suspensions sont en état très convenable d'époque. La peinture a été refaite il y a une dizaine d'années : elle est convenable.

L'une des qualités de cette Classique rare est d'avoir été préservée dans un état authentique depuis l'origine : badges - voir la plaque de l'importateur J. Charrier- , volant, roues, détails de finition sont autant d'éléments d'origine qui concourent à l'émotion de posséder une telle machine ; plus de quarante années n'ont pas entamé sa force évocatrice ni sa beauté.

Le kilométrage affiché au compteur est un incroyable chiffre de 12.600 ; pourtant, au vu de l'état mécanique et des factures d'entretien, il nous semble probable que ce chiffre reflète la réalité. En effet, le dernier propriétaire, que nous connaissons bien, l'a conservée plus de 25 ans et nous savons qu'il ne l'utilisait que parcimonieusement.

Cette voiture est une des plus importantes dans l'histoire du style automobile et dans celle des grandes GT de prestige. Le nombre très faible d'exemplaires européens existant encore lui confère un intérêt supplémentaire pour tout collectionneur sérieux. Enfin - et peut-être avant tout - sa beauté "fatale", ensorcelante, la rend tout simplement irrésistible. En conséquence, sa cote remonte régulièrement et n'a pas fini d'augmenter. On trouvait encore une Mangusta correcte autours de 70-80.000 Euros voilà un ou deux ans, mais désormais ce temps est révolu. La bonne nouvelle est que la valeur du modèle continuera de monter, pour se rapprocher de celle de ses contemporaines et rivales : Daytona, Miura et Bizzarrini.

Prix: [TROP TARD, VENDUE]