Le premier moteur Ferrari fut un 8 cylindres, sous la marque Auto Avio Costruzioni car le jeune Enzo s'était engagé à ne pas utiliser son nom pendant 4 ans après avoir quitté Alfa-Romeo. C'était en 1940... La légende des V8 FERRARI commença réellement avec en 1964 un double titre Mondial de Formule 1 pilote et Constructeurs avec la Ferrari tipo 158 à moteur V8 1500 cm3. Cette conception compacte, toute en muscle, fera merveille en course pendant des décennies. On voit donc que le V12 n'est pas le seul moteur qui fonda mythe de Maranello : l'un des moteurs à l'origine de la légende FERRARI est bien un V8.

Le 3 litres de la 308 GTB a les mêmes dimensions alésage/course que le 4.4 litres Ferrari de l'époque : c'est en quelque sorte "les deux-tiers" du moteur Daytona. Sa configuration en V à 90°, 4 ACT et vilebrequin plat est identique à celle du Ford-Cosworth DFV 3 litres...une structure idéale pour la performance ! Ce moteur fut ainsi utilisé en compétition sur les 308 GTB Gr IV et Groupe B de Michelotto, avec l'appui de l'usine. Une quinzaine de GTB Vetroresina de course furent construites (leur N° de série indique que c'est la version en fibre de verre, plus légère, qui servit de base à leur préparation). Aux mains de Carlo Facetti, JC Andruet et Bjorn Waldegard, les 308 Vetroresina s'illustrèrent victorieusement, entre autres à la Targa Florio, et au Tour de France.

Les 308 GTB de course atteignent 300 chevaux (contre 255 pour la 308 GTB de route) ; leur structure et leurs composants restent proches de l'origine, notamment la carrosserie composite.

Plus tard, la fabuleuse 288 GTO emprunta à la 308 GTB sa silhouette et son bloc V8, réduit à 2,8 l mais turbocompressé. On  la considère comme la première "Supercar" Ferrari.

Dix ans après la légendaire 275 GTB, Ferrari présenta en 1975 sa nouvelle 308 GTB : châssis tubulaire, moteur central V8 4ACT à carter sec, 255 ch. à 7700 T/mn – pas loin des 280 ch. de sa grande sœur - et à peine 1050 kg…grâce à la carrosserie en fibre de verre signée PininFarina, et réalisée par Scaglietti.

En version européenne et conduite à gauche il n'existe que 500 exemplaires de cette "version originale", célèbre sous le nom de Vetroresina - plus légère et plus puissante que les versions ultérieures. C'est la plus proche de la course ; elle servit de base pour la conception 288 GTO qui cote plus d'un million d'Euros aujourd'hui.

Les 308 des séries suivantes en acier (130 kg de plus), sont au nombre de dix mille environ. Evidemment, seule la rarissime première série originale "Vetroresina", l'unique à carter sec et carrosserie en fibre de verre, est aujourd'hui ardemment recherchée par les collectionneurs. La valeur de la Vetroresina a commencé d'augmenter, mais elle est encore sous-cotée, compte tenu de sa rareté et son importance dans l'histoire de Ferrari : ce fut la première biplace à moteur V8, remarquable par son caractère très sportif - légèreté, performances et ligne splendide signée Pininfarina.

Du reste, parmi les automobiles anciennes, toutes les sportives pures inspirées des prototypes des années soixante, c'est à dire biplaces à moteur central connaissent une hausse justifiée pour leur intérêt historique - ce sont les porte-drapeaux de marques légendaires -  et pour leur plaisir de conduite, avec des sensations proches de la compétition. Ces sportives à moteur de forte cylindrée implanté juste derrière le pilote, dont la mythique Miura, sont en réalité très rares (lire à ce sujet notre article sur Autodrome Bulletin N°14: "Les biplaces de route à moteur central, le virus de la Course").

La compétition bouillonne dans toute Ferrari. La GTB habillés d'une robe outrageuse est la première Ferrari vêtue de composite, abandonnant 130 kilos dans l'opération. Ensorcelante.

Cette rare 308 GTB Vetroresina a été livrée neuve en Italie en 1976, finie en Rosso corsa et sellerie noire, avec option Air-Conditionné. Elle possède des documents italiens, est est enregistrée “ASI” (Registre Italien des voitures Classiques et Historiques).

Cette automobile a été préservée telle qu'à sa livraison par l'usine, ce qui est très rare : finie en rouge Ferrari d'époque (les nuances sont différentes aujourd'hui), elle possède cette authenticité recherchée par les collectionneurs. A l'exception d'un échappement sport apportant un léger gain de puissance et de sonorité - remplaçant celui d'époque à une seule sortie - la voiture est intégralement authentique et d'origine, y compris les feux arrière ainsi que le pare-choc avec feux de recul intégrés, remplacé incorrectement sur certaines 308 polyester par un élément de série acier sans feux.

Les panneaux de carrosserie sont très bien alignés, les pare-chocs intacts, la sellerie, le volant et le tableau de bord sont en excellent état. Tout fonctionne, des lève-vitres et lève-phares jusqu'aux instruments. La conduite est grisante par la légèreté, la compacité des dimensions, et le tempérament fantastique du V8 dont le couple fait merveille.

Alors que la côte des meilleures automobiles classiques - Ferrari en tête - continue de monter imperturbablement, on se rend compte de l'intérêt d'investir dans une biplace Ferrari de l'époque Enzo, dont le pedigree est idéal :  puissant moteur 3 litres à carter sec, carrosserie en fibre de verre Pininfarina / Scaglietti, c'est une grande GT Ferrari à la ligne magnifique, et extraordinaire à piloter... Nul ne peut prédire l'avenir mais il est vraisemblable que la cote de la 308 GTB Vetroresina, très rare, montera encore beaucoup dans les prochaines années comme celle des Dino 246, pourtant bien moins rares et qui atteignent aujourd'hui les 200.000 €.